Le petit lapiaz de Vudèche se trouve au pied de la Dent de Lys en Gruyère.
En octobre 2000, la Grotte de l’Encensoir (VU2) est découverte par hasard, après avoir été « détourné » du chemin classique de la Dent de Lys par des bouquetins têtus (!). Une dépression est repérée dans la forêt. Elle ressemble à une entrée en grande partie obstruée. Comme à notre habitude, un bâton d’encens est allumé pour détecter les moindre courants d’air. Surprise, la fumée est aspirée par un petit orifice et fonce vers l’inconnu. En deux temps trois mouvements, l’entrée est ouverte et les vingt premiers mètres découverts. Quelques temps plus tard, une équipe de spéléo explore le premier méandre, un méandre de 50 centimètres de largeur pour 2 mètres de hauteur et qui continue par une étroite galerie phréatique. Quelques photos prisent lors de cette explo :
Ce n’est que six ans plus tard que de nouvelles expés sont organisées pour désobstruer et forcer quelques étroitures. En avril 2007, une suite conséquente est découverte, avec notamment un premier beau puits zébré de silex. L’exploration continue par un beau méandre mesurant une douzaine de mètres de hauteur descendant en suivant le pendage, assez exceptionnel pour la région. La cavità atteint déjà -100 mètres, avec arrêt sur un haut méandre très étroit et surtout très technique.
En 2013 et lors du camp Foliiu Borna 2014, une équipe surmotivée de Folliu-Bornés force le méandre terminal et progresse sur une bonne distance en descendant plusieurs puits et en cassant les silex obstruant le passage. L’exploration se termine pour l’instant au sommet d’un grand vide, peut-être une salle, vers une profondeur de -150 à -200 mètres. L’Encensoir, une cavité très difficile, fait déjà partie des grands. A suivre !
La topographie de la première partie
Il doit y avoir « un gros truc » dans le secteur, tout comme à l’Urqui, aux Artses, au Folliu, à la Dent de Lys et au Vanil Blanc… Au bas du lapiaz se trouve une zone d’absorption avec plusieurs dolines, dont une ayant donné accès après désobstruction à un petite cavité bien ventilée (Grotte de l’Entonnoir, VU4). L’encensoir arrive certainement bientôt en profondeur dans cette zone prometteuse. le Gouffre de l’Encensoir est aussi parcouru par un courant d’air. En hiver, son entrée est aspirante. Cela suggère une entrée supérieure. De même pour la doline qui a un courant d’air sortant en été, ce qui suggère aussi la présence d’une entrée supérieure. A suivre !
A noter, selon FRIBAT (groupe fribourgeois d’étude et protection des chauves-souris), la première découverte d’ossements du murin à oreilles échancrées dans les Préalpes occidentales et l’abondance d’ossements du petit rhinolophe.