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Nouvelles du fond du Folliu

En 2017 un tir bien chargé et bien placé nous a permis de passer une lucarne présente au vieux fond (-560). Après environ 10 ans de pause forcée à cette profondeur, une nouvelle phase d’explorations c’est donc ouverte.

Exploration

L’enthousiasme initial c’est par contre dissipé face aux rudes conditions de progression présentes dès le bivouac à -480, avec des galeries à 45° recouvertes par une couche d’argile mouillée. La glaise empêche aux pieds de crocher et engloutis le matériel de progression, de manière que déjà après un puits les bloqueurs ne bloquent plus.. En 2006 nous avions installé des cordes à nœuds pour faciliter la progression : ça marche mais ça explose les bras.. Le souvenir de ma première fois au fond est indélébile : 4 heures et de nombreux jurons pour parcourir aller-retour les environ 100 m de dénivelé vertical présents entre l’ancien fond et le bivouhac.

Après avoir équipé avec moult effort et être descendus à environ -620 (les topographes se refusent toujours de franchir la côte -480), la galerie était malheureusement obstruée par une étroiture verticale remplie d’argile (pour changer). Le bruit très net d’une arrivée d’eau nous a par contre motivé à persuader sur cet objectif.

Aménagements

Nous avons donc opté pour une série d’expéditions avec le but de faciliter la progression entre -480 et -620. Des marches en acier inox 8 mm (fêr à béton) ont été posées pour permettre de progresser sur le pieds et de passer les fractios moins en force. Deux étroitures ont étés minés facilitant ainsi énormément le passage avec un kit.

Captages

C’est pendant le longues discussions du camp d’été 2018 qu’une vielle idée nous est revenue à l’esprit : la déviation de l’actif pour nettoyer l’argile mouillée dans les galeries fossiles, qui après avoir été creusées, ne sont à présent plus parcourues par l’eau.

Grâce au succès de l’installation du captage souterrain dans le Réseau du Dragon, qui fournir de l’eau pour abreuver les vaches également en temps de sécheresse, nous nous sommes convaincus que l’idée n’était pas (trop) une folie.

Deux captages ont été installé. Le premier à -180, avec le but d’amener de l’eau potable dans les galeries fossiles de la voie normale entre -240 et -360 et de les nettoyer de l’argile présente par endroits. L’installation de ce captage nous a permis de vérifier la faisabilité de transporter des torches de 25 m de tuyau au fond du réseau, en particuliers à travers du méandre de la Rivière de Beaucu. Le transport c’est avéré faisable, par contre le DE 32 mm un poil rigide à dérouler. Niveau captage, un jerrycan a été installé sous une petite cascade de la rivière Beaucu. Le tuyau de 25 m de longueur amène l’eau jusqu’au fond du Puits du Pendule (-190), depuis où elle parcourt la Boucle Fossile pour ressortir à environ -240 (Puits du Millefeuilles). Dans le futur nous prévoyons d’améliorer l’installation avec un bac inox et une vanne.

Le deuxième captage, plus ambitieux, a été installé à -420, en correspondance de la fin de l’actif. L’enjeu principal était d’amener l’eau au delà de l’étroiture dans l’argile sèche présente après le bivouac à -480. Des jeunes spéléos neuchâtelois nous ont aidé à descendre 5 torches de 25 m chacune et à les dérouler entre -420 et -500. Le tuyau a été enfin fixé au parois avec des colliers. Merci encore à eaux pour l’aide précieuse !

Une crépine en acier inox a été installée dans une petite vasque naturelle. Un tuyau a été introduit dans une fissure d’au moins 30 cm de long originalement bouchée par de l’argile et des gravillons. La vasque a été étanchéifiée avec pas mal de peine avec des gravillons et de l’argile, puis la fissure a été bourrée avec de la mousse PU. Le résultat est un montage solide qui capte l’entier du débit d’étiage, estimé à environ 12-30 l/min. Le débit maximal est limité par le diamètre du tuyau et a été estimé à 120 l/min (125 m de longueur de DE 28 mm avec une pression de 8 bar). Le captage fonctionne par cycle : a la fin d’un cycle la flasque et le tuyau sont vides. La vasque se remplis ensuite et le tuyau aussi en refoulant une partie de l’air par la crépine. Une fois le tuyau remplit il se met à aspirer et là, avec le 80 m de dénivelé, l’aspiration est monstrueuse : la flasque est vide en 2 secondes et quand la crépine aspire de l’air ça fait un bruit terrible de moteur turbo.

Nous espérons que ces chasse d’eau seront efficaces pour le nettoyage du fond et que, après les crues printanières, nous pourrons faire de la belle première!